Presse - CD Heinrich Schütz: Musicaliche Exequien
Magazine Diapason - Diapason Dor
Voix très bien intégrées à l'acoustique, tout en restant définies et intelligibles. Très bel équilibre spectral et bonne homogénéité avec le continuo.
" En couverture et sur la double page centrale, on découvre enfin le somptueux cercueil de cuivre peint qu'Heinrich Reuss le Posthume, seigneur de Gera, avait commandé pour ses propres funérailles. En plein désastre de la guerre de Trente Ans, ce prince humaniste d'une petite cour coincée entre Saxe et Bohême songeait aux textes sacrés qui diraient au-delà de la mort son espérance inébranlable. Il les avait fait inscrire sur le cercueil, et avait chargé son ami Heinrich Schütz de les mettre en musique: les Musicalische Exequien ont orné son office funèbre (4 février 1636) à trois moments précis de la liturgie.L'interprétation de ce requiem allemand, dans lequel on a longtemps voulu entendre une préfiguration du monument de Brahms, a vu ses effectifs fondre au fil des ans: des maîtrises imposantes on est passés au choeur de chambre puis à des ensembles de solistes. Benoît Haller compensait la « réduction » par un continuo chamarré et des voix vaillamment projetées (K617), tandis que Lionel Meunier s'en tient au strict minimum (orgue et bass de viole). Pourtant, cela ne sonne jamais petit. Les voix de Vox Luminis, ensemble qu'il dirige « de l'intérieur », en chantant, ont développé au fil des ans une vraie plénitude. La majesté s'installe dans l'intimité. La variété de textures et d'écriture, les oppositions de registres, la concentration d'une rhétorique liée non seulement à la phrase mais au mot, tout cela suffit aux chanteurs de Vox Luminis pour soutenir l'attention jusqu'au motet final composé sur le Cantique de Siméon - musique « en espace », dont l'un des deux choeur devait être entonné depuis le caveau, près du sarcophage.Rien ne voile le texte dans cette interprétation supérieurement modelée, dont la ferveur refuse l'emphase. Il ne s'agit pas tant de convaincre l'auditeur que de l'aider à compatir, l'imprégner de ces textes dominés par les images de la consolation et de la paix. Lionel Meunier joint aux Musicalische Exequein des motets funèbres, dont l'émouvant hommage de Schütz à son ami Schein et deux autres versions du Canique de Siméon. Une superbe prise de son prolonge le travail des interprètes sur l'équilibre et la clarté. Un très grand disque. "
Sophie Roughol
ResMusica
" On avait pu apprécier la qualité de cet ensemble vocal notamment lors de leurs précédents disques pour Ricercar (en 2008 un album Scarlatti, en 2010 un album Samuel Scheidt et la participation au coffret Réforme & Contre-Réforme), ils nous reviennent dans un programme Schütz, la grande figure de la musique baroque allemande avant Johann Sebastian Bach.
L’ensemble de chanteurs réunis autour du baryton-basse Lionel Meunier s’atèle ici à de rares motets funèbres du Sagittarius qui précèdent les célèbresMusicalische Exequien. À une époque marquée par la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui induit épidémies, famines…, la mort est considérée par les luthériens comme un moyen de se libérer des souffrances et misères de la vie terrestre. C’est cette sérénité qui ressort à l’écoute de ce nouvel enregistrement de l’ensemble Vox Luminis.
Introduit par le choral de Martin Luther Mit Fried un Freud ich fahr dahin (1524), que réutiliseront (outre Schütz) Buxtehude, JS. Bach ou Brahms, la version desMusicalische Exequien (1635/1636) est particulièrement convaincante. L’approche chambriste, une voix soliste par partie (soit douze chanteurs, utilisant peu de vibrato) et un continuo composé uniquement d’une basse de viole et d’un orgue positif, déconcertera peut-être les tenants d’une vision plus fervente, dramatique, expressive telle la version historique du Dresdner Kreuzchor de Rudolf Mauersberger. Mais la qualité de la mise en place, la clarté de la polyphonie, la luminosité du rendu sonore, le soin porté à la diction appellent des compliments, tout particulièrement dans les passages en tutti.
Un enregistrement très réussi qui peut figurer dans la discothèque de tout amateur de répertoire baroque. "
Jean-Baptiste de La Taille
www.resmusica.com
La Libre
" On enregistre peu, de nos jours, la musique d’Heinrich Schütz et, s’il reste possible de trouver quelques très bons disques anciens qui lui sont consacrés, il est bon de temps à autre que de nouvelles parutions le ramènent à l’avant-plan. Ainsi de ce très beau disque de l’ensemble Vox Luminis consacré aux Musikalische Exequien, cycle de musique funèbre datant de 1636. Le programme est complété par d’autres motets de Schütz qui ont la mort pour thème, et qui sont eux aussi composés sur des textes en allemand. Le tout forme un ensemble cohérent, remarquablement interprété avec ce qu’il faut de ferveur et de pudeur. "
The Observes
" Like an early precursor of (and perhaps an inspiration for) Brahms's German Requiem, Schütz's free-form requiem mass setting ranges widely in its choice of biblical texts and shows an exquisite sensibility towards death and redemption. It has received some fine recordings, and this new one is quite outstanding – 12 light-voiced singers alternating solo, ensemble, and "choral" forces, a beautifully balanced ensemble of individual yet blended voices. Photos of the magnificent coffin of the noble lord in whose honour this music was written are in the booklet; Lionel Meunier's thoughtful direction makes a serene and rewarding disc. "
Nicholas Kenyon
Crescendo - Joker
" Schütz a composé le Musicalische Exequien à la demande du prince Heinrich Posthumus von Reuss, humaniste très croyant qui avait organisé tous les aspects de ses funérailles. Sarcophage (dont de très belles photos illustrent la notice), liturgie, éloge funèbre, tout cela avait été soigneusement préparé. Décédé début décembre 1635, le prince fut embaumé et inhumé début février 1636. L’histoire ne dit pas quand Schütz écrivit l’œuvre, avant ou après le décès. Il la destinait à un ensemble de six à huit voix accompagné d’une basse continue (orgue et basse d’archet). Elle se subdivise en trois parties destinées chacune à un moment de la liturgie. Schütz y fait appel à des voix solistes et à des chœurs, soit une capella à six voix, soit encore d’autres formules telles un choeur grave à cinq voix ou encore un choeur aigu à trois voix. Le jeune ensemble Vox Luminis nous en offre une lecture tout bonnement superbe. Il fallait oser relever le défi d’interpréter une œuvre qui exige une si grande maturité artistique et un si profond degré d’intériorisation... la réussite qui sanctionne la démarche témoigne de son bien-fondé. On admire le jeu subtil des couleurs dans l’expression des affects, le soin apporté à la moindre syllabe, à la moindre voyelle, la lumière qui nimbe le discours. On pourrait, selon les goûts personnels, estimer que cette lecture baigne trop dans l’austérité et la rigueur. Nous sommes plutôt d’avis que c’est cela qui en fait la beauté. Parvenir à traduire l’émotion sans tomber, certains passages y invitent, dans le piège d’une dramatique théâtralité est l’apanage des meilleurs et ce qui est présenté ici s’inscrit parfaitement dans l’atmosphère de recueillement spirituel qui préside à la cérémonie à laquelle l’œuvre était destinée. Quelques motets funèbres complètent ce superbe témoignage. Un mot enfin au sujet de la prise de son qui fait honneur à la qualité de ce que présentent les artistes. "
Alain Derouane
Muzikzen
Schütz, ou la douleur rédemptrice
Cantates et motets funèbres et lumineux
Alors que la Guerre de Trentes ans ravage l'Europe, Heinrich Schütz est l'un des représentants majeurs de la musique liturgique luthérienne. La pièce maitresse du programme, le Musicalische Exequien, a été exécutée en 1636 pour la messe d’enterrement d'Henrich von Reuss, prince humaniste et pieux de la Thuringe, d'où Schütz était originaire. Dans un climat à la Dürer, fait de crises et de dévastations, cette « musique rustique » est écrite, en allemand, pour effectifs réduits: une dizaine de chanteurs, une basse de viole et un orgue. Elle est aussi empreinte d'un sentiment de mort, ou plus précisément d'exultation sereine de la mort. L'ensemble Vox Luminis a le don de transporter l'auditeur dans ces sombres heures de l’histoire européenne, et le talent d’élever à un haut degré de spiritualité ces pages de dépouillement qui marqueront des générations de compositeurs, dont Mendelssohn et Brahms. C’est qu’aux côtés du Musicalische Exequien, Lionel Meunier a sélectionné d’autres pièces liturgiques avec à propos : cantiques (dont un écrit par Martin Luther), motets funèbres et une superbe pièce pour orgue interprétée par Bernard Focroulle. Le programme, par cet ensemble, se transforme en un requiem germanique pour temps de guerre, où le combat contre la mort est annoncé comme victorieux. D’où cette musique mystique aux élans lumineux – un joyau d’écriture et d’interprétation du sentiment de l’au-delà. "
Albéric Lagier
Le soir
" Ferveur toute humaine, mais aussi consolatrice d'une réflexion sur la mort longtemps mûrie, portée par un ensemble vocal (belge, dirigé par Lionel Meunier) qui n'a jamais si bien porté son nom, Vox Luminis, dans une clarté polyphonique époustouflante, soutenue par l'orgue et la basse de viole, le tout fort bien rendu par la prise de son de Jérôme Lejeune: ces Motets funèbres et ces célèbres Musicalische Exequien (funérailles musicales) de Schütz bouleversent de la première à dernière note. Et le souci musicologique de Jérôme Lejeune vous éclairera sur la gestation et l'analyse de ces joyaux baroques du culte luthérien, avec un soupçon vénitien dans le traitement de la spatialisation vocale. Une merveille! "
www.fnac.com
Les obsèques musicales du Prince Heinrich von Reuss mises en musique par Schütz
" Après le succès du disque consacré à Samuel Scheidt et ses Cantiones Sacrae, l'ensemble Vox Luminis et Lionel Meunier reviennent avec une nouvelle production discographique où ils ont décidé d'aborder l'une des plus importantes compositions religieuses de Schütz, les Musikalische Exequien, que l'on peut traduire par obsèques musicales.
En pleine période de la Guerre de Trente Ans, le Prince Heinrich von Reuss décède le 3 décembre 1635. Le Prince avait tout planifié pour ses funérailles, du cercueil en cuivre somptueusement décoré et comportant dans les cartouches les textes liturgiques sélectionnés par le prince, à la musique que l'on devait jouer pour l'occasion. Or c'est à Heinrich Schütz que l'on confie l'écriture et l'exécution des obsèques musicales. Il faut dire qu'à l'époque Heinrich Schütz était considéré comme un des plus grands compositeurs et musicien allemand. Il fut notamment l'élève de prestigieux compositeur comme Giovanni Gabrieli et Claudio Monteverdi, excusez du peu.
Dés 1617 il est maître de chapelle à Dresde. Durant les 60 ans où il composa, il fut l'un des compositeurs majeurs de la musique baroque allemande. Ses compositions étaient essentiellement d'ordres religieux avec notamment des Psaumes composés en 1619, des Cantiones Sacrae composées en 1625, desPassions composées entre 1664 et 1668 et un Magnificat composé en 1671. Il fut aussi l'auteur du premier opéra allemand, Dafné, mais malheureusement les partitions ayant été perdues, seul subsiste le livret de cette œuvre. Fortement influencé par l'écriture musicale italienne, il transposa l'écriture polyphonique italienne aux œuvres de langue allemande. Malheureusement la guerre de Trente Ans a eu des conséquences directes sur les compositions de Schütz car durant cette triste période il était souvent difficile de composer et de jouer des œuvres nécessitant des orchestres et des chœurs de grande ampleur, c'est pourquoi on retrouve une certaine austérité dans ses compositions jusqu'en 1648, date de la fin de la guerre de Trente Ans.
Pour en revenir au disque qui nous intéresse aujourd'hui, avec ces Musikalische Exequien, l'ensemble Vox Luminis nous offre une interprétation où recueillement et spiritualité sont de mises. Composés de 2 sopranos, 1 mezzo, 3 contre-ténors, 3 ténors, 1 baryton et 2 basses, l'ensemble se définit avant tout comme un groupe à géométrie variable, le nombre de voix solistes, du continuo et d'instrumentistes pouvant varier selon les besoins de l'œuvre. L'ensemble Vox Luminis impressionne surtout par la cohésion et l'homogénéité des voix qui se fondent en une trame commune pour offrir à l'auditeur l'interprétation la plus fidèle possible de l'œuvre. Et c'est vrai les voix sont absolument magiques, Lionel Meunier arrivant à transcender la partition, les chœurs et l'orchestre pour nous proposer une œuvre pleine de sensibilité et de plénitude. La diction des chanteurs est impeccable, chaque voix apportant sa pierre à l'édifice de ces obsèques musicales. En plus de ces Musikalische Exequien, Lionel Meunier et son ensemble ont eu la très bonne idée de joindre d'autres Motets écrits par Heinrich Schütz pour des circonstances similaires, parmi lesquelles le décès de son ami Johann Hermann Schein.
Bref vous l'aurez compris, cet enregistrement des Musikalische Exequien s'inscrit d'emblée comme un enregistrement de références de ces pièces sacrées du répertoire allemand. Le label Ricercar nous gratifie d'une excellente production, comme d'habitude aurais-je envie de dire, confirmant sa place majeure dans l'enregistrement des œuvres de musique ancienne et baroque. Un véritable petit bijou. "
www4.fnac.com
www.classiquenews.com
" Schütz réalise ici la sépulture musicale de son patron et mécène (et probablement ami si l'on en lit les dédidaces), Heinrich Reuss le Posthume, seigneur de Gera, décédé le 3 décembre 1635: pour son office funèbre le 4 février 1636, le compositeur y distille une pensée épurée, sobre et monumental à la fois, recueillie et digne: un idéal de terreur pacifiée ou de sérénité conquise, biens précieux en ces temps d'incertitude et de grande affliction. La Guerre de Trente détruit l'Europe du XVIIè, et la musique de l'italien Schütz, qui apprit sa langue si géniale à la chaleur carissimienne, s'accomplit ici en un cycle admirablement abordé. Si Benoît Haller s'autorisait un instrumentarium coloré voire somptueux, Lionel Meunier et les solistes de Vox Luminis préfèrent plûtot l'austérité ardente et fervente d'un continuo épuré (orgue et basse de viole). Les considérations sur le/la mort opèrent une mise en terre des plus exaltantes: les voix lumineuses de l'ensemble convoqué n'ayant de facto jamais aussi bien porté leur nom.
Une fusion vocale prenante, et pourtant un chant incarné et individualisé portent la réussite de cette lecture admirable. Les couleurs sombres sont claires; la vocalité, respectueuse du texte. Schütz n'avait pas inspiré tel linceuil précisément entonné, magistralement habité. En luthérien convaincu, Schütz regarde la mort telle une libération porteuse de paix et d'accomplissement. Tout un programme saisissant, idéalement défendu par Vox Luminis dans l'un de leur meilleur enregistrement. "
Lee Yu Wang
Passée des arts
Lumière de la mort : d'époustouflantes Musikalische Exequien de Schütz par Vox Luminis
" Depuis que Lionel Meunier, le directeur artistique de Vox Luminis, avait annoncé, dans un entretien publié ici-même, que le troisième disque de son ensemble serait consacré à des œuvres d’Heinrich Schütz (1585-1672), dont ses fameuses Musikalische Exequien, on guettait avec impatience la parution, chez Ricercar, de cet enregistrement qui verrait se confronter ces jeunes musiciens à quelques-uns de leurs glorieux aînés ayant gravé, eux aussi, ces pièces exigeantes.(...)
Après son très beau disque Scheidt (Incontournable Passée des arts 2010) et sa contribution remarquée au coffret Réforme et Contre-Réforme, on attendait beaucoup de la prestation de l’ensemble Vox Luminis. Elle est, je pèse mes mots, exceptionnelle.(...)
Lionel Meunier et son ensemble trouvent d’emblée le ton juste, la pulsation idéale, la hauteur de vue idoine pour faire vivre des pièces qui n’ont peut-être jamais sonné avec un sentiment d’évidence aussi frappant. Forts de l’exploration qu’ils ont commencé à effectuer sur le répertoire de la Renaissance, les musiciens, en s’appuyant sur un tactus qui, sans précipitation ni lenteur excessives, dynamise la musique en usant de très subtiles fluctuations, offrent une lecture d’une lisibilité exemplaire, d’un naturel confondant et d’une sensibilité bouleversante. Les voix sont magnifiques, peu vibrées mais techniquement assurées et portées par un ample souffle, la richesse de leur timbre étant splendidement mise en valeur par la prise de son. Il faut d’ailleurs saluer Jérôme Lejeune pour la qualité de sa réalisation artistique qui fait ici tellement corps avec l’interprétation que l’empathie née d’une confiance mutuelle entre le preneur de son et les artistes irradie littéralement de chaque minute de l’enregistrement. Certains reprocheront probablement à cette version de manquer de ce théâtre qui, on le sait, marquait les cérémonies funèbres de l’âge baroque ; c’est, à mon avis, une erreur. Le théâtre est, tout au contraire, au cœur même de cette vision, mais il se développe en suivant les mêmes codes que les œuvres, contemporaines des Musikalische Exequien, d’Andreas Gryphius (Die Tränen des Vaterlandes – Les larmes de la patrie – date également de 1636) ou de Sebastian Stoskopff, bannissant toute gesticulation ou surlignement superflus au profit d’une parfaite imbrication de multiples détails qui permettent au discours de se tendre, de palpiter, de respirer et d’exhaler ainsi une incroyable poésie. C’est en ancrant son propos dans cette parfaite compréhension du contexte dans lequel l’œuvre a été conçue, cette guerre de Trente Ans dont le cortège d’horreurs, rappelons-le, a remis la méditation sur la mort au centre des préoccupations quotidiennes, que cette version de Vox Luminis, comme, à mon avis, aucune autre avant elle, s’impose, avec une rayonnante humilité, par l’intelligence de son propos et son élévation spirituelle. La contemplation des fins dernières n’y entraîne pas vers les abîmes suggérés par d’autres lectures, elle se nimbe progressivement d’une lumière consolatrice dont la douceur presque irréelle fait s’embuer le regard.
Cet époustouflant disque Schütz s’impose donc, à mes yeux, comme une absolue réussite qui apporte une nouvelle confirmation du niveau d’excellence atteint, enregistrement après enregistrement, par Vox Luminis. Outre de superbes compléments, le jeune ensemble ne nous offre rien de moins que ce qui est, à mes yeux, la version de référence des Musikalische Exequien, à l’aune de laquelle il faudra désormais mesurer toutes celles à venir. Est-il vraiment besoin de préciser que je vous recommande de vous procurer ce joyau sans perdre un instant? "
Vous pouvez lire la critique complète ici:
http://www.passee-des-arts.com
Jean-Christophe Pucek
Magazine Classica, juin 2011 - 4 étoiles de Classica
" Le Musicalische Exequien de Heinrich Schütz occupent une place d'honneur dans le culte luthérien, au point d'avoir été souvent mises en regard avec un autre Requiem emblématique: le Deutsches Requiem de Brahms. Et de fait, les analogies entre les deux oeuvres sont indéniables, par-delà les divergences d'époque et de style, à ceci près que la musique de l'Archicantor est liée, au coeur de la Guerre de Trente Ans, à un office funèbre spécifique, alors que la prière brahmsienne est essentiellement réflexion sur la mort hors de toute liturgie précise.
En tout cas, reflet de son actuelle popularité, ce Requiem, écrit pour un notable saxon, le prince Posthumus Von Reuss, mort en 1636, est défendu au disque par un cortège de versions ferventes dont plusieurs déclinent d'évidentes sympathies baroquisantes. À commencer par le formidable zèle oratorie de la Chapelle Rhénane, emmenée par Bernard Haller (K.617), ou la dévotion sans apprêts d'Akadêmia (Pierre Verany). Reste que, sans revenir sur la vision fondatrice du Choeur de Dresde conduit par Mauersberger, dans les années 1960 (Berlin Classic), biens des amateurs trouveront leur bonheur dans le remarquable travail de l'ensemble belge Vox Luminis qui n'ignore rien de la science polyphonique de ces obsèques, alliant le faste spatial (inoubliable motet Herr wenn ich nur dich habe à 8 voix) à une sensibilité subtilement piétiste (le Cantique de Siméon conclusif où un choeur céleste à 3 voix se fait pressentiment de la sentence Selig sind die Toten, qui conclut dans la paix le Requiem brahmsien).
Exemple d'une entente quasiment sans nuages entre un plateau vocal qui en remontrerait, côté musicalité, aux meilleurs et un sobre continuo de basse de viole et d'orgue, cet album sera élu par de nombreux schütziens, quelque peu frustrés, côté nouveautés, par les temps qui courent. "
Roger Tellart